Depuis l’annonce, mi-mai 2005, de la suppression par STMicroelectronics de 1000 postes en France pour les délocaliser en Asie, syndicats et élus locaux s’affolent pour les emplois de Crolles, dont la "création" a demandé tant de sacrifices et d¹humiliations : amendes pharaoniques pour les collectivités en cas de rupture dans la livraison d’eau, obligation de doubler les conduites d’adduction d’eau à travers le Grésivaudan, construction d’un semi-échangeur d’autoroute, subventions publiques, etc.

Comme pour la chimie, le nucléaire et l¹armement, l’emploi est la justification ultime de toutes les nuisances causées par le site de l’Alliance. Crolles II et ses 5000 emplois, ce sont des investissements colossaux (2,8 milliards d’euros dont 543 M€ d’aides publiques), la destruction des terres agricoles du Grésivaudan, le transport et le stockage de produits hautement toxiques, les bouchons sur l’autoroute, la guerre économique contre Chinois et Américains, le pillage des ressources en eau, les contrôles d’identité à l’entrée de l’Alliance, la soumission des chercheurs du CEA aux exigences des industriels STMicroelectronics, Philips et Freescale Semiconductors, la visite régulière des autorités - Chirac, Sarkozy, Devedjian, etc. Des nuisances qu’on ne souhaite pas plus aux Chinois qu’aux Dauphinois.

Pour quoi faire ? Des téléphones portables.

Le téléphone portable génère bien d’autres choses que des emplois. Non seulement il accélère la destruction de la planète, mais il contribue à la technification totale du monde et à l’autisme social. Des effets dont jamais les chercheurs du CEA-Léti, sous-traitant de Nokia, ne parlent dans leurs réunions mensuelles à la Fnac de Grenoble, ce débitant de téléphones prétendûment "agitateur d’idées".

Revue des ravages de ce gadget de destruction massive.

Version revue et augmentée en mai 2008

Ce texte est disponible en librairie, publié aux Editions L’Echappée, voir http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?rubrique8