Voici le chapitre conclusif de notre enquête sur la police des populations à l’ère technologique, entamée en février 2007 et publiée dans Terreur et possession. Enquête sur la police des populations à l’ère technologique (L’Echappée, 2008, voir ici . )

Après "l’Invention de la "théorie du complot"", " l’Invention du sécuritaire", "l’Invention du contrôle", et "Le Comitatus ou l’invention de la terreur", nous examinons ici "Le Pancraticon ou l’invention de la société de contrainte".

Le mot de police désigne "l’organisation rationnelle de l’ordre public", et cette rationalité culmine aujourd’hui dans les ultimes technologies, duales et convergentes. L’organisation technologique de l’ordre public signifie que la maintenance et la contention de la population (l’ordre public) procèdent des mêmes moyens matériels issus de l’innovation, alias Recherche & Développement.

Ainsi, ce que promet l’essor des neurosciences, c’est la fin de la terreur et l’avènement du Pancraticon, de la société de contrainte par possession technologique. Par possession, on entend l’état de ceux que gouverne une puissance technologique (neuroélectronique), qui les prive de la libre disposition de leurs pensées et de leurs actes, et en fait l’instrument de sa volonté.

La neuropolice, chaque jour davantage, accroît ses moyens de violer notre for intérieur, de déchiffrer notre activité mentale, et de manipuler nos comportements.

Le projet Clinatec, de clinique expérimentale et secrète, fomentée par le CEA-Minatec de Grenoble est aujourd’hui en France et dans le monde l’un des projets les plus avancés et les plus dissimulés de possession technologique.

Sous l’inusable prétexte médical, Clinatec et les laboratoires des neurosciences à travers le monde développent les outils les plus efficaces de commande cérébrale, en prise directe avec les centres de la pensée, de la cognition, des émotions, du comportement, de la volonté.

La guerre, rappelons-nous, est un acte de violence destiné à contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté. On voit donc que la technologie est la continuation de la guerre par d’autres moyens. Et que les neurotechnologies couronnent ce rationalisme policier qui prétend faire de nous des insectes sociaux, et de l’humanité une fourmilière-machine.

C’est ce Pancraticon qu’inaugure la convergence des neurotechnologies, nano-biotechnologies et technologies de l’information et de la communication (TIC).

La société de contrôle, nous l’avons dépassée ; la société de surveillance, nous y sommes ; la société de contrainte, nous y entrons.

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Lire aussi :
 L’invention de la "théorie du complot", ou les aveux de la sociologie libérale
 L’invention du « sécuritaire », ou la liquidation de la gauche militante
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 Le Comitatus, ou l’invention de la Terreur