En marge de la Biennale des Villes en transition organisée par la Ville de Grenoble (9-12 mars 2017), nous vous invitons à discuter de deux transformations actuelles de nos villes : la métropolisation et la smart city.

La métropolisation est un phénomène de concentration des hommes et des ressources, amplifié et renforcé par la mondialisation financière. Au cours des 30 dernières années, les villes-centres ont accru leur emprise sur les campagnes au point d’absorber celles-ci. La métropole a également développé la fonction de l’enseignement supérieur, pour la formation de ses classes dirigeantes. Les entreprises sont les premières à en bénéficier grâce aux infrastructures, aux subventions, au bassin d’emploi et à la réserve de consommateurs mis à disposition par les pouvoirs publics. Les métropoles sont ainsi devenues les moteurs de la mondialisation au détriment des Etats.

Quant à la « Smart City », c’est à l’origine un slogan et un projet de la multinationale IBM, vendu depuis aux villes, aux gouvernements locaux et aux Etats. Il s’agit de confier la gestion des hommes et des services urbains à des réseaux connectés pilotés par ordinateurs. D’où la transformation du modèle énergétique, les nouveaux modes de transports, l’émergence de services tels qu’Uber, Deliveroo ou Airbnb. Il s’agit d’une numérisation de la ville : les hommes et les objets interconnectés produisent des données utilisées en retour pour gouverner, surveiller ou commercer. L’administration des choses se substitue au gouvernement des hommes (Saint Simon, Engels).

Nous subissons ces phénomènes : nos villes sont transformées par la volonté de puissance des élites de la métropole globale. Dès aujourd’hui nos vieux conseils municipaux ne prennent plus les décisions importantes - confiées aux nouvelles instances métropolitaines - tandis que les multinationales envahissent nos vies, du Linky à Facebook. Nous devons être lucides car les protagonistes de cette offensive promeuvent eux aussi le concept de "transition". Le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et les entreprises de la “Presqu’île scientifique” ne prétendent-ils pas imposer leurs issues au chaos climatique et à l’effondrement écologique qu’ils ont provoqués ? Leurs solutions ne sont pas les nôtres !

Nous vous invitons à débattre sur le thème : "Déconstruire la métropole et débrancher la Smart City" :

le vendredi 10 mars 2017

à partir de 18h : réunion publique avec Jean-Pierre Garnier, Pièces et main d’œuvre (PMO), le collectif Grenoble Anti-Linky et l’Atelier Populaire d’Urbanisme au Barathym, 97 galerie de l’Arlequin, Villeneuve de Grenoble (Tram A arrêt Arlequin).