Les éditions du Monde à l’envers publient cette semaine l’enquête intégrale d’Alexis Escudero sur La Reproduction artificielle de l’humain à l’ère technologique (230 p., 7 €), dont les quatre chapitres figurent aussi en ligne sur Pièces et main d’œuvre.

Les lecteurs peuvent commander le livre chez leur libraire, ou directement chez l’éditeur :

Le Monde à l’envers, 46 bis rue d’Alembert 38 000 Grenoble
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Certes, un petit livre publié sur un site et chez un éditeur confidentiels n’a aucune chance de contrarier un mouvement d’appropriation et d’artificialisation du vivant porté à la fois par le marché, l’innovation technologique et les entreprises du biocapitalisme. Il le peut d’autant moins que la gauche dans toute sa variété ("gauche de gauche", "100 % à gauche", libérale," radicale", etc.), les prétendus paladins de l’anticapitalisme et de l’émancipation, milite au nom du "progrès" et de "l’égalité" pour cette conquête des corps et de la reproduction, après la conquête du monde et de la production. Nos gamètes, nos spermes, nos ovules, nos gènes, cellules, organes, tissus, notre sang, nos ventres, constituent aux côtés des déchets, des océans, de la Sibérie, des big data, etc., les prochains gisements d’une croissance infinie dans un monde que l’on croyait fini.

Qu’importe si cette « PMA POUR TOUS ! » que le journal Libération (6 juin 2014) réclame en une et en caractères d’affiche, ouvre le marché de l’eugénisme ; si la « GPA conviviale », « démarchandisée », n’est au mieux qu’un leurre, une escroquerie aux bons sentiments, une exception à la règle sordide de l’exploitation des femmes pauvres, il faut que les couples stériles se reproduisent à tout prix. Qu’ils soient stériles par accident (hétérosexuels), ou par nature (homosexuels), il leur faut la chair de leur chair, le sang de leur sang, l’ADN de leur ADN. Ce qui n’est pas la moindre curiosité de la part de militants queers, cyberféministes, postmodernistes, etc., qui ne peuvent trop vomir l’idée de nature.
Il faut saluer ici la capacité des industriels à s’abriter derrière des boucliers humains (« enfants bulles », cancéreux, stériles), pour promouvoir au moyen d’évènements festifs (téléthons, gay pride), et d’associations dédiées (l’ARC, l’APGL), des objectifs lucratifs.

S’il reste à gauche d’authentiques partisans de l’égalité et de l’émancipation, qu’ils prennent la parole et dénoncent ces entreprises d’aliénation, d’exploitation et de marchandisation, menées en leur nom, et qu’ils subissent le plus souvent.

Quant à nous, luddites et libertaires, anti-libéraux et anti-capitalistes, nous n’avons d’autre ambition que de donner les raisons de notre opposition à la Reproduction artificielle de l’humain. Nous les développerons tant qu’il faudra, par écrit ou de vive voix, dans les réunions auxquelles on nous invite parfois. Voici pour finir les 10 thèses en conclusion du livre d’Alexis Escudero et qui résument provisoirement notre enquête sur le sujet.

Lire aussi :
 Chapitre 1 : La Stérilité pour tous et toutes !,
 Chapitre 2 : Au Bazar du Beau Bébé
 Chapitre 3 : De la reproduction du bétail humain
 Chapitre 4 : Les crimes de l’égalité