« Mes yeux se consument dans les larmes, mes entrailles bouillonnent, / Ma bile se répand sur la terre, / A cause du désastre de la fille de mon peuple, / Des enfants et des nourrissons en défaillance dans les rues de la ville.

Ils disaient à leurs mères : / Où y a-t-il du blé et du vin ? / Et ils tombaient comme des blessés dans les rues de la ville, / Ils rendaient l’âme sur le sein de leurs mères. »

(Lamentations de Jérémie, ch. II, v. 11,12)

Assez d’imprécations et de discours négatifs qui ne proposent rien et enfoncent les gens dans leur impuissance et le désespoir. Si vous êtes las des prophètes de malheur et des jérémiades sur l’effondrement écologique et social, Mathieu Couvreur a une bonne nouvelle pour vous : Un autre Jeremy est possible. Tenez, lisez son texte ci-dessous.

Jeremy Rifkin, Jeremy l’écolo, le progressiste, Jeremy l’Alter, connaît l’issue à la Crise. Jeremy sait comment transformer les 200 dernières années de guerre mondiale à l’environnement en 200 prochaines Glorieuses de croissance et de capitalisme vert sous pilotage cybernétique. Un capitalisme non seulement « décarboné », mais « coopératif, distribué, latéral, collectif, inclusif, biosphérique », et puis encore anti-raciste, anti-sexiste, non-discriminatoire, végétarien, festif, ludique et interactif. Et pourquoi pas. La technocratie qui dirige cette révolution est de tous les genres et de toutes les couleurs. Arc-en-ciel. Elle n’exclut que la main-d’œuvre brute, non-qualifiée, disqualifiée. Les bras et les bouches inutiles. Le poids mort dont il faudra bien se débarrasser un jour (stérilité épidémique, extinction naturelle), pour laisser la place à une surhumanité choisie, « designed » sur mesure, suivant les commandes du client (Etat, entreprises, particuliers), dans les laboratoires du « capitalisme cognitif ».

Bien sûr, cette fourmilière cybernétique dont Rifkin, Negri et consorts font la promotion ne peut être par définition que pyramidale, rigide et, pour lâcher le mot, totalitaire. Dans une fourmilière, il y a une reine ; un organisme par définition est hiérarchisé, de la tête aux membres.

Si cela ne vous fait pas envie, c’est que vous êtes une moule réactionnaire, accrochée - suivant les termes de Rifkin- au vieux capitalisme : « centralisé, vertical, fossile, géant, salarié, hiérarchique, à sens unique, de marché ».

Etes-vous une moule réactionnaire ?