Geneviève Fioraso, aujourd’hui ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, a rendu en février 2012 un long, lourd et filandreux « Rapport sur les enjeux de la biologie de synthèse ». Frédéric Gaillard, l’un de ses rares et méritants lecteurs, nous rend ici son rapport sur le rapport. C’est encore pire quand c’est clair, bref et direct.

Voici donc la plus récente création des laboratoires de l’horreur. Cette monstruosité verbale – biologie de synthèse - répond à la monstruosité de cette innovation.

Le bios, le vivant, c’est ce qui nait – d’où le mot de nature -, et non pas ce qu’on fabrique, artefacts, artifices, parce que faits de l’art.
Ce qu’on fabrique ne vit pas, mais fonctionne.

L’expression « biologie de synthèse » est donc un oxymore, une escroquerie forgée pour accréditer la possibilité d’une impossibilité – ailleurs que dans les cauchemars et la fiction d’épouvante dont Frankenstein reste le type.
Mais nos scientifiques ne sont pas des littérateurs et ils plient donc la réalité à leur démence machinique. C’est possible si l’on prend l’alchimie verbale au pied de la lettre, si l’on réduit par exemple la tomate à un automate programmé. Alors elle ne vit plus, elle ne pousse plus, elle fonctionne. Il suffit de filer la métaphore pour faire d’un artefact de l’INRA, d’un automate chimico-informatisé, une « tomate de synthèse » ou « artificielle », de la « viande de culture » (Le Monde, 23 juin 2012), en attendant la production/reproduction de « l’humain » en série ou sur mesure – mais c’est plus cher.

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Si l’on accrédite l’idée du vivant-machine, on peut la pousser à bout, jusqu’à la « machine vivante », ce stade supérieur de l’humanité auquel aspirent post et transhumanistes, promoteurs de la « biologie de synthèse » et autres « technologies convergentes ». Certes, c’est du faux-vivant, du pseudo-vivant, du simulacre, mais qu’importe puisque le consommateur ne demande pas mieux. En fait, il ne demande qu’une chose : « Ne pas voir la différence. » Ce qui s’obtient sans peine par la suppression de l’original, de l’authentique et par la disparition de ceux qui l’ont connu.

On ne fabrique pas l’humain, il naît. Les détraqués du matérialisme qui croient mettre leurs pas dans ceux de La Mettrie, l’auteur de L’Homme Machine, ignorent généralement un autre de ses exercices de style, L’Homme Plante, encore une métaphore développée, ni plus ni moins pertinente. Du reste, on n’incite personne à se transformer en philodendron. Ces « philosophes » et « artistes » avec leurs poses « rebelles post-modernes » et leur rage de destruction de la nature fournissent l’habillage idéologique et communicationnel du complexe scientifico-industriel.

Malgré leurs manipulations de sens spécieuses, les scientifreaks ne produisent pas, et ne produiront jamais du « vivant artificiel » mais bel et bien du mort vivant, de la nécrotechnologie de synthèse.
On en a vu, on en verra d’autres, « géo-ingénierie », ravages des abysses et des pôles, neurotechnologies, etc. Dans la situation in extremis où nous a plongés leur politique de la terre brûlée en deux siècles de société industrielle, leur extrémisme n’envisage qu’une issue : la fuite en avant macabre. Et c’est nous, le vivant, la nature, les hommes, qu’ils consument comme énergie et matière de leur machine.

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