"En septembre 2009, une adresse électronique destinée à recueillir les témoignages des habitants du département francilien de l’Essonne faisait polémique. La délation est-elle une pratique digne d’une démocratie, se demandaient sans rire certains commentateurs ? Affichée dans des mairies et commissariats du département, l’information au public stipulait : « aidez la police nationale dans son action au service des citoyens. Vous pouvez transmettre vos renseignements (témoignages, photos, vidéos) à l’adresse mail suivante […] Confidentialité garantie ». Interrogé par France Info, Jean-Claude Borel-Garin, directeur départemental de la sécurité publique à l’origine du projet déjà expérimenté en Isère, s’était expliqué : « la police ne traite pas la délation, elle agit dans un cadre légal [...]. Pourquoi la police ne pourrait pas recevoir des informations par mail alors que tout le monde en reçoit [...]. Est-ce qu’on aurait dit qu’il ne faut pas que la police utilise le téléphone parce qu’il va y avoir de la délation ? Il faut vivre avec son temps »."

Nous n’avons pas souvenir de cet aspect pionnier du passage de Borel-Garin à la direction de la police de l’Isère, mais nous sommes bien conscients du caractère criminel qu’il y aura bientôt à vivre contre son temps. Dans le texte à télécharger ci-dessous (paru dans Les cahiers du Centre Pierre Naville, université d’Evry, mars 2010), le sociologue Jean-Pierre Garnier livre en résumé une utile mise à jour des récents efforts de rationalisation de l’ordre public. Notamment dans la fusion de lois et de technologies nouvelles contribuant au passage de la société de surveillance à la société de contrainte.

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