Pour comprendre ce que signifie l’inégalité technologique, il est loisible à ceux qui ont manqué la conquête de l’Amérique (1492) ou du Far West (XIXe siècle), de contempler les trois semaines de guerre écoulées à Gaza. Mille morts d’un côté, une dizaine de l’autre. Dieu est avec les bataillons technologiques. Au temps pour les champions de la "guerre asymétrique". Mais comment appeler "guerre" ce qui n’est qu’une opération de police, dans la tradition des massacres sociaux et coloniaux. Israël a le pouvoir technologique, et l’on se moque d’être hué depuis des décennies par toute la planète, dans la rue ou à la tribune de l’ONU, lorsque l’on dispose du gourdin technologique.

Qui plus est, ce gourdin, grâce à la collaboration de chercheurs américains, français, grenoblois, toulousains, emploie les dernières percées des nanotechnologies. Comme leur main droite ignore ce que fait leur main gauche, cela n’empêche pas ces mêmes chercheurs de manifester contre l’État d’Israël, qu’ils contribuent à armer, et pour les populations de Gaza, qu’ils contribuent à massacrer. Les technosciences sont neutres, n’est-ce pas ? Tout dépend de leur usage, et les chercheurs vendraient leurs services au Hamas, si le Hamas avait de quoi les payer.

C’en est au point d’inconscience qu’une manifestation du Comité Jaffa Toulouse proteste ce lundi 19 janvier 2009 contre la tenue d’un séminaire franco-israélien sur les nanotechnologies à Toulouse, sans dire un mot des nanotechnologies et de la guerre que celles-ci mènent chaque jour au vivant. Dans leurs applications militaires, comme à Gaza, ou civiles (RFID, homme-machine, société de contrainte), les technologies profitent toujours au pouvoir dans sa lutte contre les sans-pouvoirs. La ligne de front n’est pas sur les frontières mais aux grilles des laboratoires.

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