Nous nous sommes entretenus, trois jours durant, avec les animateurs de Floraisons, un site de podcasts au graphisme élégant et au propos techno-critique et anti-industriel. Même l’habillage sonore est fait maison.
Ces trois jours d’entretiens ont eu lieu à Grenoble, au fond de la cuvette et de la fournaise de juillet, au Chimère café (ici) que nous remercions pour ce refuge et son ventilateur.

De ces trois jours d’entretien, nos visiteurs de Floraisons ont tiré une série de 19 podcasts, mis en ligne à raison d’un épisode par semaine sur leur site (ici).

Ce qu’ils voulaient savoir, c’était tout, sur Pièces et main d’œuvre, son histoire, sa géographie, son discours, sa méthode d’enquête critique, son activité et davantage encore, depuis l’automne 2000. Et comme nous les avons trouvés sympathiques, attentifs, instruits et vifs d’esprit, nous avons tâché de répondre au mieux, malgré la chaleur qui tendait à rendre la langue et le cerveau pâteux.
Ces 19 entretiens racontent donc Pièces et main d’œuvre, en gros et pour le moment. On ne peut pas tout dire du passé, tant s’en faut, ni préjuger de notre façon de voir à l’avenir.

Les gens qui nous invitent à venir faire des causeries, nous demandent souvent « un mot de présentation » pour leurs dépliants et journaux d’annonce. Voici en guise d’introduction à cette série de Floraisons, le résumé que nous envoyons en ce moment. Nous y joignons, tout aussi sommaire et lacunaire, une chronologie de Pièces et main d’œuvre (ouvrir le document ci-dessous.)

En attendant la suite.

***

L’incarcération de l’homme-machine dans le monde-machine
(ou technologie- technocratie - transhumanisme)
(ou science, puissance, puiscience)

La volonté de (toute -) puissance et la quête des moyens de la (toute-) puissance constituent le moteur de l’histoire et des sociétés humaines depuis leur émergence.
Le modèle de cette toute-puissance est la figure divine (omnipotente et omnisciente).
La conquête scientifique est en dernière instance celle des moyens de la puissance.

La technologie résulte des noces de la science et du capital, à l’époque de la révolution industrielle. Le mot de technologie apparaît en 1829 sous la plume de Bigelow, un universitaire américain. La puissance du capital et de l’Etat ne peut s’accroître sans accroître constamment les moyens de la puissance.

La technocratie est la classe du savoir, de l’avoir et du pouvoir produite par le capitalisme industriel pour révolutionner constamment les produits, services et moyens de la puissance. Le mot de technocratie apparaît en 1919 sous la plume de William Henry Smyth, un ingénieur américain. La technocratie asservit le capital et l’Etat à ses desseins de (toute-) puissance.

Le transhumanisme est l’idéologie de la technocratie à l’ère des technologies convergentes (NBIC), et à l’avènement du règne machinal. Le mot apparaît en 1957 sous la plume du biologiste Julian Huxley.

Après la 2e guerre mondiale, le capitalisme industriel devient le capitalisme technologique. L’alliage des technologues et des capitalistes forment la technocratie dirigeante. L’emballement des technologies convergentes (NBIC) nous mène au règne machinal et à l’incarcération de l’homme-machine dans le monde-machine. C’est là que nous en sommes.

FAMM_01 Du monde à l’immonde