En Écosse, une immigration de tapissiers, de commerçants et de peintres flamands et zélandais remonte au XII° siècle. Les patronymes des Fleming et Flemington attestent, parmi d’autres, de cette vieille présence – ainsi Ian Fleming, le créateur de James Bond. Sans parler de l’influence du flamand sur la langue écossaise : hoose plutôt que house, kirk plutôt que church, cortrik (Courtrai) pour le velours, birges (Bruges) pour le satin, etc. Les mots suivant les choses - matérielles ou intellectuelles - on ne s’étonne pas que la « division du travail » ait été mise au point dans les chantiers navals et les manufactures textiles des Pays-Bas, où l’Anglais William Petty (1623-1687) en découvre l’écrasante supériorité productive, avant d’être ainsi nommée par Bernard de Mandeville (1670-1753), un Néerlandais – huguenot d’origine française – émigré en Angleterre. Puis théorisée par les « Lumières écossaises », issues des universités de Glasgow et d’Édimbourg.

David Hume (1711-1776), Adam Ferguson (1723-1816) et Adam Smith (1723-1790), font ainsi l’apologie de la « division technique » du travail entre l’ouvrier spécialisé, futur OS, et le savant, futur technocrate, puis entre les innombrables spécialisations manuelles et intellectuelles, pris dans l’engrenage et l’emballement de leur « rationalité technicienne ».
Cependant que les machines humaines se révoltent dans toute l’Europe contre leur réduction à l’état mécanique, d’autres penseurs, Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) et William Blake (1757-1827), prennent la défense des hommes libres dans « les vastes forêts » et se lancent à l’assaut des « moulins sataniques ».

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