Nicolas Casaux, animateur du Partage (ici), un site où l’on peut lire parfois certains de nos textes, vient de publier un article intitulé Les exigences des choses plutôt que les intentions des hommes. Si nous le reprenons ici, ce n’est pas pour faire des renvois de politesses entre anti-industriels, mais parce que ce texte résume de façon limpide ce qui nous oppose aux industrialistes (libéraux ou communistes).

A partir de l’article d’Engels, De l’autorité, que nous avons maintes fois cité et mis en circulation () Nicolas Casaux reprend une série d’auteurs, Rousseau, Orwell, Sachs, Mumford, et d’extraits, qui démontrent tous en quelques lignes :

 que la production industrielle de services et d’objets de consommation (coton, chemins de fer, mixeurs, voitures, ordinateurs, avions, etc.) est une opération si complexe et dangereuse (nucléaire, chimie, etc.), impliquant tellement de tâches, de matériaux, de personnels et de sites divers, qu’elle ne peut se faire que de façon planifiée, organisée, centralisée et dirigée ;

 que toute production industrielle d’un objet artisanal – un panier, un pot, un couteau – implique le passage d’une société de petits producteurs autonomes au système hétéronome industriel le plus autoritaire qui soit. Ce qui suffirait à clore toutes les divagations sur une prétendue « neutralité » de la technologie (« tout dépend de ce qu’on en fait »), si les industrialistes avaient un minimum de bon sens et d’honnêteté intellectuelle ;

 que plus ces technologies deviennent puissantes ; plus les sociétés qui les développent – et les subissent – se massifient et se mondialisent ; plus les règles qui régissent toute vie en société doivent se durcir et le despotisme technocratique remplacer la démocratie directe (tribale, villageoise, urbaine) ;

 que par une boucle ou « rétroaction » négative, cette société industrielle concentrée et massifiée, ne peut que produire toutes sortes de maux dont la pandémie de Covid-19 est ces jours-ci l’exemple le plus éclatant ; que la fuite en avant techno-industrielle pour produire des remèdes à ces maux ne peut qu’en provoquer de nouveaux et de pires, nous enfermant ainsi dans un cercle vicieux jusqu’à la catastrophe.

Quant aux anti-industriels (écologistes radicaux, luddites, naturiens, décroissants), ils n’ont jamais breveté le seul et véritable remède à toutes nos maladies de civilisation que ni les Etats, ni les entreprises, ni les partis, ni les masses de consommateurs n’ont jamais essayé de leur voler – et pour cause. Renoncer aux choses et à leurs exigences ne rapporterait rien à personne qu’un peu de répit et de liberté. Merci à Nicolas Casaux de l’avoir rappelé.

(Pour lire le texte, ouvrir le document ci-dessous.)