Sans conteste, l’accélération est le maître mot de l’année qui vient de s’écouler. On en trouvera ici nombre d’occurrences, les plus variées qui soient, que nous avons relevées dans les domaines économique, technologique et scientifique, employées en substitut ou en renfort à celui d’innovation. Par exemple, l’accélération de l’innovation. On reconnaît là des mots de la crise à laquelle il faut s’adapter d’urgence - d’où l’accélération - ou périr.

Assurément aucun État n’a planifié l’épidémie, sous-produit pervers de la société industrielle, et subie depuis un an par leurs populations ; mais tous les États planifient des scénarios de crise afin de faire face aux éventualités soudaines, brèves ou durables. Et tous ont appris à saisir l’occasion que leur offrait la crise – l’épidémie – pour accélérer des tendances – comprenez des plans, des projets, des entreprises, mûris et engagés de longue date dans leurs think tanks, leurs services administratifs, leurs forums, colloques, réunions interministérielles ou inter-gouvernementales, etc.

C’est ainsi qu’à l’occasion d’une crise, une certaine quantité d’accélération entraîne un saut qualitatif et une mutation. On connaît la théorie, quant à l’application pratique, nous la subissons depuis un an. Bien des gens se sont demandé pourquoi « la grippe de Hong-Kong » qui avait fait 31 000 morts dans une France de 50,8 millions d’habitants entre 1968 et 1970 était passée presqu’inaperçue (68 ? Voir mai. 69 ? Année érotique. 70 ? Bal tragique à Colombey) ; alors que le Covid-19 dont le bilan s’établit à 84 000 morts au bout d’un an, dans une France de 67,4 millions d’habitants obsède et sature notre attention, assujettit notre vie quotidienne et transforme nos sociétés de façon brutale et irréversible – précisément dans le sens souhaité par la technocratie dirigeante.
Pourquoi ce bourrage de crâne qui nous gave de Covid, matin, midi et soir, à l’exclusion souvent de toute autre actualité. Pourquoi les mass media se concentrent à ce point sur un fléau somme toute mineur – voyez la liste de tous les ravages bien pires, sanitaires ou autres (ainsi la seule pollution de l’air a tué près de 500 000 nouveaux nés en 2019 ). Pourquoi marteler, répandre, grossir, détailler à ce point la panique Covid et chacune de ses péripéties ? Pourquoi en faire l’un des quatre cavaliers de l’apocalypse ? Qu’est-ce que cet « effet spécial » sinon un leurre, un nuage de fumée, une opération de diversion destinée à hypnotiser les foules afin de procéder à l’abri des regards et en distanciel, à la transformation réelle des choses.

Pense-t-on qu’en un demi-siècle l’État (Macron, Édouard Philippe, Bruno Le Maire) soit devenu si soucieux de notre santé qu’il n’hésite pas à « suspendre l’économie » – et d’ailleurs tout le pays – quand ses anciens maîtres (de Gaulle, Pompidou, Giscard d’Estaing) se montraient d’une cruauté implacable envers la chair à machine ? D’où une interrogation immédiate, « l’économie » est-elle vraiment « suspendue » ou, au contraire, en suractivité, afin de forcer le passage au numérique et aux technologies convergentes (Nano-Bio-Info-Neuro, IA, etc.), cependant que nul ne peut s’y opposer.

Cela signifie que passées la sidération initiale et la contrariété de la technocratie étatique devant cette « grippette » venue troubler la routine de ses plans de développement techno-industriel, celle-ci a retourné le problème en solution et dramatisé la gravité de l’épidémie afin de maximiser les avantages qu’elle pouvait en tirer. Merveilleuse aubaine que ce virus qui remet le gouvernement du pays entre les mains d’un conseil de défense - un groupe de ministres, de fonctionnaires et d’officiers désignés par Macron, dont les réunions hebdomadaires sont classées « secret défense » - et d’un état d’urgence en voie de chronicisation depuis les attentats islamistes ; qui vide les rues, les villes, les routes ; qui assigne la population à domicile et sous couvre-feu ; qui interdit et traque toute vie sociale ; qui suspend les libertés de réunion et de circulation ; qui ferme les lieux et barre les routes où ces libertés s’exerçaient ; qui étouffe tout débat hors des « filets sociaux » (rets, réseaux, toile, etc.), laissant ainsi toute liberté au pouvoir, et nulle opposition, pour imposer d’un coup ce qu’il voulait obtenir à la longue.

Cette vitesse est une violence qu’on nous fait sous prétexte d’urgence, afin de procéder d’un bond, d’une rupture, à la mutation forcée de notre société, de nos vies, de nos personnes. Cette mutation peut se résumer en un mot : numérisation, et ce mot en deux points : machination et virtualisation. La technocratie, en effet, ne peut accroître sa puissance sans en révolutionner constamment les moyens et donc l’ensemble des rapports sociaux. Et ainsi tout ce que vivions en présentiel est éloigné en visions illusoires par l’autorité qui peut à tout moment en interrompre les flux ou en falsifier les images.

Voici un état détaillé de cette année de mutation.

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