Voici un entretien paru dans le dossier d’été de La Décroissance, fort à propos consacré à « nature et liberté ».

On ne peut produire des biens et des services – artificiels – qu’en détruisant des matières premières - naturelles. C’est à quoi les producteurs se sont employés depuis la domestication du feu jusqu’à l’usage des « machines à feu », lors de la « révolution industrielle », au début du XIXe siècle et d’un fantastique essor des forces productives qui s’emballent toujours plus. La science (R & D, innovation), motorisant cet emballement.
On ne peut produire davantage, plus et plus vite, qu’en rationalisant la production ; de l’extraction des matières premières à la distribution des biens et services finis.
On ne peut rationaliser la production qu’en éliminant les temps morts, les erreurs, les gaspillages, c’est-à-dire qu’en réprimant et supprimant toujours plus le facteur humain.
C’est à quoi les ingénieurs des méthodes se sont employés depuis le début du XXe siècle, transformant les hommes en machines avant de les remplacer par des machines suivant ce qu’ils nommaient « l’organisation scientifique du travail ».

Le fantastique essor des forces destructives laissant toujours moins de matières premières naturelles à transformer en biens et services artificiels, pour une population toujours plus nombreuse et avide, la technocratie instaure en ce début de XXIe siècle, l’organisation scientifique du monde. Rationnement / rationalisation.
En clair, l’incarcération de l’homme machine dans un monde machine, une smart planet (IBM), une « Machinerie générale » (Marx), dont tous les circuits et composants, vivants ou inertes, humains ou objets, seront interconnectés et pilotés par les machinistes, grâce aux myriades de mégadonnées transmises par les réseaux 5G et traitées par les algorithmes des supercalculateurs (IA).

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