Notre époque est-elle tordue ? Le directeur du Théâtre du Nord
réhabilite pendant quinze jours Valerie Solanas, l’auteure du manifeste
transhumaniste, eugéniste et « féministe » SCUM Manifesto. Il met en
scène La Faculté des rêves, le roman de Sara Stridsberg, membre du
comité Nobel de littérature. Comment diable les plus hautes autorités
culturelles parviennent à réhabiliter un Manifeste aussi indigne ? Par
une entourloupe qui consiste à faire passer un délire criminel pour un
féminisme d’avant-garde. Voilà ce que les spectateurs ne sauront pas en
allant voir la dernière mise en scène de Christophe Rauck.

Une « icône féministe dans l’Amérique des années 60 », une « artiste
sans concessions » qui « donna une voix à la colère des femmes », estime
le metteur en scène Christophe Rauck, qui présente du 15 au 30 janvier
La Faculté des rêves dans son Théâtre du Nord à Lille. « Des pensées
gratte-ciel » et des « revendications belles et démentielles » pour Sara
Stridsberg, auteure en 2011 d’une « fantaisie littéraire s’appuyant sur
la vie et l’œuvre de l’Américaine ». « Une des voix les plus radicales
du féminisme », selon France Culture, et même une « icône féministe
radicale » selon La Voix du Nord. Notre époque réclamerait de
réhabiliter la « chercheuse », l’« artiste » et la « révolutionnaire »
que le patriarcat aurait passé sous silence. Problème : elle n’est rien
de tout cela. Son « œuvre » tire plutôt vers la démence eugéniste, celle
du siècle passé et de celui en cours.

Tomjo et Bénédicte Vidaillet sont allés voir le spectacle. Leur critique
est à lire ci-dessous et sur Hors Sol (ici).