Voici une lettre de notre ami Tomjo, à propos du sordide ordinaire en « milieu radical ».
C’est nous qui disons « sordide ordinaire », de manière sans doute réductrice, pour résumer son témoignage. Un abrégé de l’éducation politique d’un jeune gars de milieu populaire, arrivé d’Amiens, découvrant tout à la fois la grande ville de Lille et l’activisme « radical », à l’école des intellos universitaires.
Tomjo, pour ceux qui ne le situeraient pas, c’est à la fois l’animateur du site Hors sol (ici), un contributeur des media alternatifs (La Brique, Lundi matin, CQFD, La Décroissance…) ; et l’auteur de nombre d’enquêtes en collaboration avec PMO.

On pourrait écrire, en réaction à Du coup, l’un de ces livres que tant d’« ex » - communistes, gauchistes, communards -, ont écrit après coup pour expliquer ce qu’ils avaient subi, infligé, vécu, dans « le milieu » (communiste, gauchiste, communard, etc.) ; et pourquoi ; et comment ; etc. On sait que les pires ennemis d’une bonne cause sont souvent ses défenseurs. Ou plutôt ceux qui s’en emparent et la retournent au service de leurs ressentiments.
Que la lutte « contre toutes les dominations » serve d’idéologie à la plus tyrannique clique d’oppresseurs qu’on ait vue depuis les « révolutionnaires » des années 70, n’étonnera que ceux qui ont oublié ce que les chrétiens firent de l’évangile, les puritains du libre examen, les communistes du mouvement ouvrier, etc. Qui ne serait dégoûté du « féminisme » ou de « l’anti-racisme » à les voir dévoyés par ces mêmes cliques néo-racistes et néo-sexistes. Quant au « néo-fascisme », si Pasolini ne nous avait avertis de son retour sous le masque de « l’anti-fascisme », il nous resterait le poncif de Marx sur l’histoire qui revient toujours, « mais comme farce ».

Les « révolutionnaires » se défaussent toujours de leurs échecs sur le « contexte », sur « l’ennemi », la « répression », la passivité ou l’arriération des « gens ». Ils sont toujours assez contents d’eux-mêmes et de leurs actions, même s’ils s’empressent toujours, par feinte modestie, de reconnaître des « erreurs » - d’ailleurs secondaires. Ils ne peuvent soupçonner que le peu de pouvoir dont ils jouissent déjà, ce qu’ils en font, et la façon dont ils l’ont pris, suscitent le rire et la répulsion de ceux qui les connaissent. A lire Du coup, on est incroyablement soulagés de ne pas être assignés à résidence dans un « espace libertaire affranchi de toutes les dominations ».
(Pour lire le texte, ouvrir le document ci-dessous.)

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