Voici deux textes de Miguel Amorós sur l’anti-industrialisme, « stade le plus avancé de la conscience sociale et historique ». Où l’auteur rappelle qu’à l’inverse de l’anticapitalisme ouvriériste aveuglé par sa foi dans le progrès technoscientifique, l’anti-industrialisme refuse d’aménager le désastre et de co-gérer la catastrophe. Loin de vouloir « s’approprier les moyens de production », comme le rabâchent à l’envi les communistes de toutes obédiences, les anti-industriels veulent les démanteler, rompre la soumission à la rationnalité techno-marchande et préserver ce qu’il reste de territoires dévastés par la consommation et l’industrialisation.

Miguel Amorós est un historien et anarchiste espagnol (né en 1949), exilé en France après avoir été emprisonné par Franco. Proche des situationnistes et de l’Encyclopédie des Nuisances, il a aussi participé aux Amigos de Ludd, bulletin d’information anti-industriel. Il a notamment publié Durutti dans le labyrinthe (Editions de l’Encyclopédie des Nuisances, 2007), La lampe hors de l’horloge. Eléments de critique anti-industrielle (collectif, éditions de la Roue, 2014) et Préliminaires : une perspective anti-industrielle (éditions de la Roue, 2015), d’où est extrait le premier texte.

Lire aussi :
Où en sommes-nous ?, M. Amoros, 1999
Vent debout contre le mal français. Critique de la philosophie postmoderne et de ses effets sur la pensée critique et sur la pratique révolutionnaire, M. Amoros, 2018