Toujours en librairie : Manifeste des Chimpanzés du futur contre le transhumanisme. Voir ici

Bien des gens s’imaginent, pour s’en réjouir ou s’enrager, que les religions dites « traditionnelles », et tout d’abord l’église catholique, s’opposeront aux menées transhumanistes, perçues comme une concurrence des vieilles confessions. Ainsi Luc (« Averell ») Ferry dans La Révolution transhumaniste. Les promoteurs du transhumanisme se flattent de discréditer leurs opposants en les réduisant au caractère supposé « réactionnaire » de l’église et des croyants. Ellul, Bernanos, Illich, hein, tous des obscurantistes.

Ce texte revient sur l’activité de phagocytage déjà à l’œuvre parmi les scientifiques chrétiens pour produire une synthèse du dogme et de leur projet, dans la lignée de Teilhard de Chardin, en vue d’emporter le soutien de l’église. De fait, l’encyclique Laudato Si, reçue comme une divine grâce par les écolos-cathos, laisse la porte ouverte aux interprétations transhumanistes de la Genèse et de Paul de Tarse.

Nous verrons avec Pierre Musso que La Religion industrielle s’incarne dans les monastères du Moyen Âge, avant de se transformer en manufactures puis en usines, cependant que l’efficacité évince la figure divine, et que le christianisme rationalisé et laïcisé laisse la place au saint-simonisme, la religion des réseaux.

D’où de nécessaires réflexions. Peut-on imaginer une communauté 1) Sans langage commun pour communiquer entre communiants/communicants ? 2) Sans religion commune (fut-elle rationaliste et athée) pour relier ses fidèles ? Que si les critiques du langage et de la religion sont les préalables à toute critique, comment peuvent-elles agir sans dissoudre la société qu’elles critiquent ? La critique du langage et le langage de la critique, énoncés par les individus « asociaux », « autonomes », peuvent-ils permettre la communication avec les masses sursocialisées ?

Tandis que Saint-Simon, Marx, Durkheim, Freud, Mark Zuckerberg et quelques autres en débattent, voici qu’émerge la religion réellement existante de notre temps  : le culte de la Mère Machine, issu du besoin infantile de fusion avec le Grand Tout. La négation de tout ce qui n’est pas Moi. La volonté de puissance poussée jusqu’à la mort.

Pour lire le texte, ouvrir le document ci-dessous.

Lire aussi :
Entretien avec Pierre Musso, par Pierre Thiesset

Écouter :
 Extraits de la conférence-débat le 10 novembre à Mons-en-Baroeul

 Conférence-débat à la Librairie Tropiques (Paris)