On disait jadis « tuer une mouche avec un marteau-pilon », ou « tuez-les tous, dieu reconnaîtra les siens ! » On dira bientôt « tuer les poux avec les pouilleux », voire « avec tous et toutes ».
Vous ne saviez rien de la mortelle menace que représentent les poux pour l’humanité et pour l’ensemble de la nature ? Qu’à cela ne tienne, une équipe de chercheurs (« brillants », « éminents », choisissez vous-même) lance l’alerte et de nouveaux poisons sur le marché. Voilà qui va radicalement abréger la monumentale nomenclature de 4000 pages établie par Jean-Henri Fabre (1823-1915) dans ses Souvenirs entomologiques (1).
On sait depuis plus d’un demi-siècle que les efforts combinés de la science, de l’industrie et du commerce, aboutissent à l’épandage dans le milieu d’une multitude d’insecticides et d’herbicides, qui, de proche en proche, se transforment en écocides et homicides (voir Murray Bookchin, Notre environnement synthétique - juin 1962 et Rachel Carson, Printemps silencieux – septembre 1962). C’est pourquoi Jean-Pierre Berlan, chercheur à l’INRA, avait proposé, voici vingt ans de cela de substituer au terme de « biotechnologies » - technologies du vivant – celui de « nécrotechnologies » - technologies de mort (2). Que voulez-vous, il faut bien penser à nos cancers et à ceux des générations futures. Notre ami Walter Minator, lui-même chercheur et membre de notre conseil scientifique, y pense très fort. D’où cette note qu’il nous a envoyée et qui a été validée par le comité de lecture de notre prestigieuse revue.

Notes
(1) J.-H. Fabre, Souvenirs entomologiques, 2 volumes, Robert Laffont, coll. Bouquins, 2000
(2) « Quelques termes de la novlangue biotechnologique » in La guerre au vivant, Agone, 2001

(Pour lire l’article, ouvrir le document ci-dessous.)

Lire aussi :La biophobie tue