Voici 12 ans, le 1er juin 2006, un millier de marcheurs s’était rassemblé pour protester contre l’inauguration de Minatec ; et au-delà, contre l’incarcération de l’homme-machine dans le monde-machine. Les Verts, toujours francs et courageux, avaient tergiversé à bas bruit entre le soutien aux nanotechnologies et des vœux pieux d’ « encadrement éthique ». Ils ne sont pas les seuls. La critique des (nano)technologies n’est pas la priorité d’une gauche pour qui le salut et l’émancipation consistent au contraire à brader l’autonomie du vivant pour l’hétéronomie de l’artificiel.
Les Verts grenoblois ont conquis le pouvoir municipal en 2014 et dominent depuis la cuvette - la Métro -, avec leurs alliés. En décembre 2017, ils ont vendu à cette même Métro les actions de la Ville de Grenoble dans la SEM Minatec. Occasion irrésistible de revenir sur un moment local exemplaire du moment général. Que font les Verts quand ils gèrent « le système », finalement ? Que s’est-il passé depuis 2006 ? En tirant notre fil nous avons reconstitué toute une trajectoire – Minalogic, Minatec, Giant, Clinatec…- tout le puzzle du CEA-Grenoble ; et recroisé nos technocrates Verts, Eric Piolle (Hewlett-Packard), Vincent Fristot (Gaz Electricité Grenoble), Pierre Kermen (Giant, Caserne de Bonne), et puis Vincent Comparat, Laurence Comparat, Yann Mongaburu & Cie ; big data, open data, smart city… On dira ce qu’on voudra, vivre à Grenoble, c’est malsain, mais c’est instructif.
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