Voici le tract diffusé le 3 juin à des milliers d’exemplaires dans les rues de Grenoble suite à l’ahurissant déploiement policier des deux jours précédents.
Ils avaient dit qu’ils inaugureraient le 1er juin, ils ont reculé au 2.
Ils avaient dit que Chirac viendrait, Villepin s’est dérobé.
Ils avaient annoncé une grande fête populaire dans un Minatec ouvert, ils ont inauguré un camp retranché sous protection de 400 CRS, gendarmes, et cogneurs de la Brigade Anti-Criminalité (BAC).
Ils ont reculé devant la contestation.
Après trois jours d’actions et de discussion, la manifestation du jeudi 1er juin a rassemblé un millierde personnes contre Minatec et son monde. Les fonctionnaires municipaux et des collectivités locales avaient reçu la consigne de leurs supérieurs de ne participer ni à la manifestation, ni auxréunions publiques. La police a chargé à répétition la fin de la manifestation, notamment place Saint-Bruno, où un attroupement débonnaire a été molesté. Une jeune femme a été blessée parun tir de flashball dans la jambe et la joue. Bref, on inaugure bel et bien l’entrée dans la démocratie technicienne.
Vendredi 2 juin, jour de l’inauguration retardée, les Grenoblois se réveillent avec stupeur dans uneville en état de siège.
A 7h, un campement de 30 opposants sur le campus est évacué par 200 policiers (une cinquantaine de véhicules). Bilan : quelques horions et ecchymoses.
8h30 : la BAC cerne la Bifurk, permanence temporaire de l’Opposion Grenobloise aux Nécrotechnologies, contrôle, fouille, filme les personnes à l’entrée et à la sortie du lieu.
9h30 : des diffuseurs de tracts sont pourchassés dans toute la ville. Deux personnes sont interpellées, leur domicile perquisitionné, elles sont inculpées pour « avoir continué volontairementà participer à un attroupement après sommation et dispersion » ; plus une possible inculpation pour « refus de prélèvement ADN ». Tous ces abus résultent d’une décision des autorités d’interdire tout rassemblement de plus decinq personnes. Toute la zone autour de Minatec étant soumise à « restrictions de stationnement et de circulation draconiennes » (Le Daubé 1/06/06). En clair une clôture de grilles anti-émeuteverrouillait tout le quartier et enfermait les riverains.
Malgré ce harcèlement, hier comme avant-hier, nous étions dans la rue pour informer lesGrenoblois et débattre avec eux. Tandis qu’ils inauguraient leur camp retranché, nous étions partout dans la ville.
Samedi 3 juin, nous sommes encore là.
Nous n’avons pas peur, nous sommes en colère.
Nous vous appelons au débat et à la réflexion sur les nécrotechnologies ; et après le calamiteux Minatec, à refuser la destruction du Sillon Alpin.
Grenoble, le 3 juin 2006
Opposition Grenobloise aux Nécrotechnologies
http://ogn.ouvaton.orgcontact : ogn@ouvaton.org
Voir aussi http://grenoble.indymedia.org