On sait que s’invitant sans vergogne au débat sur "Science et despotisme" initié depuis quatre ans par de simples citoyens, Didier Migaud, président de la Métro, organise les 16 et 17 juin à MC2 (maison de la culture de Grenoble) un grand talk-show intitulé par antithèse "Science et démocratie".
C’est qu’il s’agit de "positiver" des projets (Biopolis, Nanobio, Minatec, Nano2Life) et des activités néfastes (bio et nanotechnologies pour rester local), d’éluder toute critique au fond, et notamment sur la culpabilité des technosciences dans nombre de désastres contemporains. Certes ce n’est pas de gaieté de coeur, mais il faut bien écraser les doutes naissant, sous les semelles des "grosses pointures" et autres "poids lourds" et "grands témoins" invités : "scientifiques, économistes, politiques, philosophes" (Le Point 10 mars 2005), "anciens premiers ministres et ministres de droite ou de gauche" (Le Daubé 20 mars 2005), dont nous menace la presse.
Quitte à reconnaître du même coup ce que précisément nous n’avons jamais cessé de dénoncer : l’hégémonie de cette technocaste sur la cuvette, toutes spécialités et factions confondues, de ce bloc de "compétences". Un marteau-pilon technocratique pour écraser une mouche réfractaire. C’est que réduit à ses propres moyens, sans secrétaire, sans le budget ni le service communication de la Metro (1 M€), sans MC2 "requalifiée" à grands frais (42M€) pour les grandes occasions du techno-gratin, sans ses "grosses pointures", dont il fait une parade naïve, bref sans l’appareil du pouvoir, Didier Migaud aurait plus de mal à imposer à une population rétive,échaudée, les projets de sa technocaste.
N’importe, on n’est pas mesquin, et comme première contribution à son talk-show, nous proposons l’appel à l’arrêt de la recherche d’un chercheur dissident. Un texte posé, argumenté et irréfutable comme l’éléphant.
(contact de l’auteur : acarus@no-log.org)