par Marius Blouin
Jamais la classe technocratique, ses représentants et ses partis, de la gauche à la droite, n’avaient été si dénoncés qu’aujourd’hui. Jamais, non plus, n’avaient-ils parus si visiblement comme les agents et dirigeants, despotiques et destructeurs, de la Machinerie générale ; acharnés au remplacement des vivants dans un monde vivant par des machins dans un monde-machine.
Nous devons donc – nous, simples humains – connaître notre ennemi comme nous-mêmes, afin de le combattre, à défaut de le vaincre. C’est à quoi ce livre entend contribuer.
Divers noms ont été mis à l’essai depuis 200 ans pour désigner la classe puissante à l’ère technologique ; bureaucratie, intelligentsia, « capitalistes du savoir », spécialistes, experts, directeurs, managers, organisateurs, « bourgeois salariés », « petits-bourgeois intellectuels », ITC (ingénieurs, techniciens, cadres), « technostructure », « couches » ou « classes moyennes », etc.
Celui de « Technocratie », forgé en 1919 par William Henry Smyth, s’est imposé comme le seul juste. Les textes ici réunis balisent la formation et l’ascension de cette classe, longtemps masquée par le duel entre prolétariat industriel et finance capitaliste.
A l’échelle historique, la rationalité de la puissance l’emporte sur toute autre. Loin de se réduire à une caste de ronds-de-cuir au service de l’Etat et du Capital, acharnés à réglementer la fabrication de nos fromages, la technocratie se définit comme la classe de la puissance et de la volonté de puissance, afin d’agir sur le monde matériel ; et d’accroître sans cesse cette puissance en mobilisant les moyens propres à l’ère technologique.
Marius Blouin publie ses enquêtes depuis l’an 2000 à l’enseigne de Pièces et main d’œuvre. Non pas en spécialiste de la technologie, mais en généraliste de la politique, à l’époque où la technologie est devenue la poursuite de la politique par d’autres moyens.
Service compris,
ISBN 9791094229941
500 pages
25 €