Nouvelle publication, dans La vie dans les restes (voir ici)
Les Editions Sens & Tonka publient le 15 septembre 2016 Dans l’homme tout est bon (homo homini porcus), de Yannick Blanc. (ISBN 978-2-84534-264-4, 96 pages, 14€50)
Figurez-vous dans la tête du Capital, à l’écoute du Technocrate, son intellectuel organique, l’avisant sur les moyens de sa conservation et de sa reproduction. Le Capital : gueule noire vouée à une insatiable dévoration d’énergie et de matière, sous peine d’extinction.
En apparence, c’est ce qui pourrait lui arriver. Ses amis, comme ses ennemis, s’alarment du ravage et de l’épuisement du monde matériel d’où il tire sa substance. Les uns lui donnent des conseils de ménagement durable. Les autres se réjouissent de son renversement fatal, « sous le poids de ses contradictions » - d’autant qu’il ne leur coûtera nulle peine.
Le Technocrate rit de ce catastrophisme réactionnaire et obscurantiste. Il sait que loin d’être rendus à la consommation des siècles et des choses, le progrès technologique et l’invention de nouveaux désirs offrent aux Majuscules et aux numéros des perspectives de dépense et de croissance illimitées.
Ennemi de toute moraline, de toute nostalgie nauséabonde, le discours du Technocrate puise avec un cynisme de haut vol dans les aspirations et maximes des anarchistes galactiques, dont il fait des biens et services marchands. « Que voulons-nous ? – TOUT ! » « Soyons cruels ! » « Nous chions sur toutes les normes ! »
Si glaçant qu’il soit, ce discours, qui s’achève par un grandiose appel à la révolution cyborg, est tout sauf une fable, et l’on défie quiconque d’y trouver un fait, une idée, quoi que ce soit de fictif, ou qui ne soit en voie de réalisation.
Du même auteur : Enquête sur la mort de Gilgamesh (Editions Le Félin) ; Ouvrez pour moi le ciel ! (Editions Noël Blandin) ; Les Esperados, une histoire des années soixante-dix (Editions L’Echappée)