Toujours en librairie : Notre Bibliothèque Verte, volume 3, par Renaud Garcia.
Voici le 6e et dernier épisode de cette histoire industrielle de Marseille, qui traite de la fausse critique, de la critique d’accompagnement - ou plutôt d’acceptabilité déguisée - propagée par des associations alter-numériques telle que la Quadrature du Net et toute une nébuleuse de collectifs (Le Nuage était sous nos pieds), dont le personnel se recrute essentiellement dans les bistrots de la Plaine, chef-lieu de la petite bourgeoisie bohème du cru.
Si Marseille est un « laboratoire à ciel ouvert » (mais quelle technopole ne se targue de l’être ? ), c’est celui de l’emballement numérique de l’industrialisme. Le cauchemar technocratique de Saint-Simon et de Michel Chevalier y prospérant plus que jamais, sous la tutelle d’une classe d’ingénieurs, de scientifiques et d’administrateurs (la technocratie).
Il nous semble que cela n’avait pas été souligné avec l’ampleur et l’insistance des six chapitres de cette enquête marseillaise, menée afin de mieux penser ce que l’on vit et de mieux savoir où l’on vit. Elle ne promet du reste, pour les « naturiens », que la lucidité d’un regard isolé et défait.
Mais ce serait aussi mauvais signe que d’être conviés aux tables rondes de ces verts technolâtres, imbus de technovlangue et de concepts fumeux, pour y porter une voix « dissidente ». Si, dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux, rien ne sert de prendre sa place au sein du spectacle.
Nous savons en revanche, pour être allés à leur rencontre dans le massif de Luminy, que les promeneurs ordinaires, véritables amateurs de quiétude, de solitude et d’espaces un peu sauvages ne s’accommodent pas de cette dégradation industrielle de la Provence et de Marseille en Provenceland pour consommateurs connectés. Il n’y en a pas un sur cent, hors des « tiers lieux culturels » et des espaces de coworking, mais c’est avec ces naturiens sans façon que nous continuerons de documenter le naufrage de l’écologie, complément indispensable de la destruction du milieu.
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