En 2011, les éditions Amsterdam publiaient une compilation de quatre essais de John Bellamy Foster, intitulée Marx écologiste, un titre choc combinant le paradoxe et l’anachronisme. Pourquoi pas L’ogre végétarien ou Rothschild communiste ?
« John Bellamy Foster, indiquait la quatrième de couverture, est une des figures les plus importantes de l’écosocialisme aux USA. Il enseigne la sociologie à l’université de l’Oregon et dirige depuis 2000 la prestigieuse Monthly Review. » Bref, un énième marxiste de la chaire. Aux éditions Amsterdam qui aspirent elles-mêmes au « prestige » et à « l’importance », on croit se hausser du col en publiant un sociologue universitaire de plus. « Les Américains ! », dirait le facteur de Jour de fête.
En fait la conscience « écologiste » de Marx (selon J. B. Foster), repose sur la base scientifique des travaux de Justus von Liebig (1803-1873). Un chimiste allemand, fondateur de l’agriculture industrielle, inventeur de l’engrais azoté et par extension des multiples « intrants » et « produits phyto-sanitaires » qui salopent les sols depuis 150 ans. De l’agriculture industrielle, Liebig passa naturellement à l’alimentation industrielle grâce à son « extrait de viande » et à son « lait pour enfant » commercialisés sous sa marque. Chacun sait que notre système digestif n’est pas plus capable d’extraire le « jus de viande » que les mères d’allaiter leurs enfants.
On comprendra que, notre curiosité piquée au vif par les louanges de John Bellamy Foster, nous ayons fini par retrouver cette mystérieuse préface de Liebig censurée par son éditeur anglais. Nous en avons même exhumé deux versions. L’une allemande, en redoutable typographie gothique et l’autre, une traduction manuscrite anglaise en élégante calligraphie, inédite à ce jour. Nous publions ces deux versions et leur traduction afin que chacun puisse se faire son idée sur « les prescriptions » - c’est le mot de ce précurseur de la chimie verte. Les faits avérés, on ne peut qu’approuver ces prescriptions.
Merci aux bibliothécaires professionnels qui ont conservé ces textes et aux bénévoles qui nous les ont transmis. Merci aux traductrices.
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