Comment une petite ville de province est-elle devenue Technopolis – la mère de toutes les technopoles de France ?
Par la connivence revendiquée et perpétuée depuis 150 ans entre le pouvoir politique (civil et militaire), la recherche scientifique et les industriels, unis pour leur profit mutuel dans la fuite en avant technologique.
Ce que l’on finit par nommer, dans les années 1960, le « complexe scientifico-militaro-industriel » (Eisenhower).
D’Aristide Bergès à Jean Therme, de la « Houille blanche » à Clinatec, la clinique neuro-expérimentale du Commissariat à l’énergie atomique, la technopole se développe de génération d’ingénieurs en génération d’ingénieurs, et de cycle techno-industriel en cycle techno-industriel, détruisant tout dans sa ruée créatrice.
Les Bas-Côtés, le Café luddite de Grenoble, Black star (s)éditions et Pièces et main d’œuvre proposent un arbre généalogique de la technopole grenobloise, instructif et plein de curiosités aussi bien pour les Dauphinois que pour tous ceux qui subissent l’accélération technologique dans leur vie et dans leur ville.
Toutes les grosses villes ne sont pas des technopoles, du moins pas encore. Même si de plus en plus de métropoles visent à devenir des méga-technopoles (voir Lille Métropole, ou Nice Côte d’Azur). Les habitants de Toulouse, de Nancy, de Rennes, reconnaîtront dans ce document ce qui leur est commun : le pilotage de leur cité par et pour la liaison recherche-industrie.
Découvrons grâce à cet arbre généalogique simplifié mais visuellement clair et frappant (aperçu en pièce jointe), les liens entre le Ministère de la Défense, Minatec, Geneviève Fioraso, adjointe au maire, députée - et ministre, et le projet Giant (Grenoble innovation for new advanced technologies) – par exemple.
Nous espérons par ce document fournir matière à la réflexion et à l’esprit critique, voire susciter des productions similaires dans d’autres « smart cities ».
(Arbre à télécharger ci-dessous.)
A lire aussi :
– Sous le soleil de l’innovation, rien que du nouveau !
– Entretien avec Louis Néel (1986), archives du CNRS
– Louis Néel en 1976 : Creys-Malville, le dernier mot ?