On voit nombre de jeunes gens, filles et garçons, se réclamer depuis quelques années de l’« écoféminisme » et des « sorcières ». Livres, colloques, articles de journaux et de sites « alternatifs », émissions de France Culture, documentaires d’Arte, articles du Monde et de la presse de gauche (Libération, Le Monde diplomatique), se sont faits l’écho de cette émergence, à moins qu’ils ne l’aient suscitée. C’est qu’il faut sans cesse renouveler les produits sur le marché des idées, quitte à faire du neuf avec du vieux.
L’écoféminisme se présente ainsi pour une part comme un produit dérivé de l’écologie, et une tentative parmi d’autres – « collapsologie », « écosocialisme », « green technologies » - de récupérer le seul mouvement, le plus profond et le plus vaste, sans cesse croissant, qui soit apparu depuis les années 70 en France.
Et d’autre part, comme une volonté sincère de défendre la terre et le corps, la nature en nous et hors de nous, dont nous ne sommes que des moments et des formes éphémères.
On peut reconnaître un mérite aux écoféministes (filles et garçons), la plupart savent que nous sommes des corps. Nous naissons mâles et femelles et ce n’est pas sans effet sur nos vies ultérieures, que nous aimions ou non nos corps de naissance.
On peut aussi leur reconnaître une absurdité. La croyance au mythe des « amazones » du paléolithique, au pouvoir des femmes, des Mères et des Grandes Déesses, maîtresses de la fécondité humaine et de la fertilité agricole ; jusqu’au « renversement patriarcal ». Les hommes, ces gros nigauds, ayant découvert leur apport indispensable à la reproduction ; et surpris les secrets des femmes pour cultiver leurs jardins.
Il se trouve que nous avons connu et rencontré Françoise d’Eaubonne (1920-2005) ; et eu des rapports politiques affectueux, quoique fugitifs, avec la mère de toutes les écoféministes ; inventrice du terme d’« écoféminisme », développé dans ses livres à partir de 1974.
Françoise d’Eaubonne a même participé au Casse-Noix (1975-1978), une feuille grenobloise assez furieuse où elle a exposé ses vues sur la « contre-violence », lors du mouvement contre Superphénix et de la manifestation de Malville, l’été 1977.
On n’a que peu de souvenirs de son passage à Grenoble, durant quelques jours. Nous aurions pris des notes si nous avions prévu que ce serait historique. A défaut, nous avons fait de notre mieux pour restituer ce moment, le contexte et les débats qui nous étreignaient. On trouvera également en annexes, un entretien avec Françoise d’Eaubonne et l’un de ses textes, tous deux publiés dans le Casse-Noix n°6, en juillet 1977.
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