Voici le chapitre 6 de notre série Bleue comme une orange.
Nous savons tous qu’il y a 36 000 communes en France et tous, nous connaissons le nom de la Commune, l’insurrection populaire parisienne de 1871. Certains ont même entendu parler des communes révolutionnaires issues de la prise de la Bastille. Air connu, malgré tous ses assassins – dont tant de communistes – la commune n’est pas morte. Il faut dire qu’elle vient de loin. Peut-être des forêts germaniques d’où des « hommes libres » (frei), armés de leurs franca (lance, javelot), l’auraient apportée en France. Cela expliquerait pourquoi certaines villes allemandes ont érigé des statues à Roland, le neveu de Charlemagne, tout deux protecteurs des libertés communales. Si « l’air de la ville rend libre », c’est que selon le droit coutumier germanique, un serf ne pouvait plus être réclamé par son propriétaire, après un an et un jour passés dans une commune libre. Depuis la commune n’a cessé de se relever. Dans les Flandres d’abord, terres franques, vers l’an mil, avec l’essor des bourgs (burg), quand les bourgeois (burger), marchands et artisans, unis entre égaux par des serments d’entraide et d’amitié, résolvaient de s’administrer eux-mêmes, arrachant leurs franchises (leurs libertés) au prix d’âpres luttes contre les pouvoirs royaux et seigneuriaux. C’est alors qu’ils renouent avec cette commune, qui a depuis inspiré pour le pire et le meilleur tant de révolutionnaires et de récupérateurs : socialistes, utopistes, anarchistes, « municipalistes », et jusqu’aux avatars blanquistes du « Comité invisible » et autres apologistes des « communs ». Tiens, une idée en passant, c’est peut-être cela, la vieille Europe : la commune franque et la démocratie athénienne.
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Chapitres 1 à 3.
Chapitres 4 et 5.
Chapitre 7.
Chapitre 8.
Chapitre 9.
Chapitre 10.
Chapitre 11.
Chapitre 12.
Chapitre 13.
Chapitre 14.