Partout en France, la Commission nationale du débat public sur l’enfouissement des ordures nucléaires est contrainte d’annuler ses réunions, pour éviter la contestation in vivo. Elle se replie sur Internet et dans les pages des quotidiens locaux.

Dans ce texte, "Les nouvelles manipes de la biologie synthétique" (à télécharger ci-dessous), John Kaltenbrunner détaille quelques unes des mutations envisagées cet été pour les tactiques de manipulation de l’opinion, notamment dans le domaine de la biologie synthétique.

Au vu de l’actualité, nul doute que ces améliorations ne s’appliquent aux multiples calamités techno-industrielles censées redresser l’industrie française.
Ce 12 septembre 2013, François Hollande et Arnaud Montebourg ont présenté “34 plans de reconquête pour dessiner la France industrielle de demain” afin de “hisser au meilleur niveau de la compétition mondiale ses filières les plus prometteuses. Et réinventer son récit industriel.”

Parmi ces 34 plans techno-industriels figure le plan “Chimie verte et biocarburants” : “Ce plan doit permettre d’industrialiser les biocarburants de deuxième génération et d’investir massivement dans la troisième génération. Il soutient le développement des bioraffineries et des biotechnologies blanches ainsi que la mise sur le marché de molécules et de matériaux à forte valeur ajoutée.”

Bref, l’Etat soutient et stimule l’essor de la biologie synthétique. Laquelle doit, comme les nanotechnologies, les objets connectés, la réalité augmentée, l’ “E-éducation” ou l’hôpital numérique, permettre à la France de “regagner les marchés perdus et d’en gagner de nouveaux”. C’est à quoi servent la recherche, l’innovation, les laboratoires et les scientifiques - “Sauvons la recherche” nous l’a assez rabâché.

Ces décisions prises – depuis longtemps financées pour certaines -, il s’agit de nous convaincre que nous, humains ordinaires, avons besoin de ces surenchères industrielles pour notre mieux-être. C’est à quoi servent les sociologues de l’innovation, la Commission nationale du débat public, les conférences de consensus, les forums participatifs, les festivals "Art et science", la Fête de la Science, les émissions de vulgarisation, les pages "Science et technologie" du Monde, de Libération, etc.

Sans cette pléthore de propagande, il y a peu de chance que le public accepterait les bactéries artificielles, les "biocarburants" et la viande synthétique.
Raison de plus pour stimuler notre système immunitaire, en lisant ce décryptage des nouvelles manipes d’acceptabilité.

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