A l’occasion de la Fête de la Science 2010, nous publions notre polémique avec le physicien Michel Soutif.

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Nous avons reçu du courrier. Pas de n’importe qui : d’une sommité de la recherche, d’"un condensé du développement scientifique grenoblois", selon le Daubé, d’un ancien collègue et ami de Louis Néel, et l’un des principaux coupables de la technopolisation de Grenoble. Physicien, normalien, premier directeur de l’université Grenoble 1 (aujourd’hui Joseph-Fourier) de 1971 à 1976, professeur associé à l’université de Shanghaï, sinologue, chevalier de la Légion d’honneur, commandeur de l’Ordre national du mérite, président d’honneur de l’Alliance Universités-Entreprises de Grenoble - et même officier des Palmes académiques – Michel Soutif a trouvé le temps de nous écrire, pour répondre au compte-rendu d’une de ses conférences, intitulé Michel Soutif à Minatec : contes et légendes de la technopole, signé Olivier Serre et publié par Pièces et Main d’œuvre le 8 juin 2010 (ici).

La lettre de Michel Soutif a ceci d’utile qu’elle offre un condensé chimiquement pur du catéchisme technoscientiste, récité avec une bonne foi toute relative par l’un des plus zélés promoteurs de Technopolis. Tout y est, la leçon de méthode du professeur, la distinction entre science par essence bienfaitrice et usages dévoyés - et son corollaire, la défausse du chercheur quant à ses responsabilités - sans oublier le retour à la caverne préhistorique, vedette des poncifs scientistes.

Bien qu’ayant à maintes reprises répondu à cet argumentaire rebattu, et en attendant qu’une agence de communication renouvelle les "éléments de langage" du techno-gratin, il nous faut derechef enfoncer le clou et contredire le professeur Soutif.

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