Noël approche. Pour vos vœux, Black Star (s)éditions et Pièces et Main d’œuvre vous proposent 12 cartes postales contre la robotisation de nos vies.

Sous prétexte de célébrer le tricentenaire de la naissance de Vaucanson, l’inventeur d’automates grenoblois (1), le Musée dauphinois présente, depuis le 22 avril 2010, une exposition à la gloire de l’homme artificiel. Laquelle est co-financée par le Conseil général de l’Isère. En juin 2006, son président André Vallini avouait que sa "conscience citoyenne" avait été "alertée" (2) par la manifestation contre l’inauguration de Minatec et les nécrotechnologies. On voit qu’il s’est bien remis de ce bref accès de lucidité.

Cette exposition nous apprend que les machines ont "une âme", qui n’est autre que l’informatique ; que les robots sont "une espèce en voie de développement" – oui, une espèce, il faudra vous faire à l’idée du règne machinal, aux côtés des règnes animaux, végétaux et minéraux – et que parmi les robots, l’humanoïde est ""naturellement" adapté à l’environnement humain et suscite émotion et empathie, facilitant ainsi la communication avec les hommes" ; que "l’acceptation culturelle et sociale des modifications corporelles est en pleine évolution", ce qui tombe à pic puisque "notre futur est bien en marche, en gestation dans les laboratoires".

Films, bande-son, mignons jouets robots accompagnent ce discours mêlant pseudo-objectivité et interrogations hypocrites à propos de faits accomplis : "Va-t-on vers une intelligence déshumanisée ? L’homme de demain sera-t-il encore humain ? Pourquoi faut-il remplacer l’homme par des machines ? Est-ce que l’homme n’a plus sa place dans le monde ? Comment vivre avec des robots ? Comment bien vivre avec toutes ces nouvelles technologies ? Faudra-t-il, comme les Coréens, donner des droits aux robots ?"

Une manière insidieuse, pateline, captieuse, de révéler aux visiteurs ce qu’ils savent confusément : que la déshumanisation progresse, et que l’histoire de ce progrès est celle de nos défaites politiques. Qu’ayant déjà accepté des vies de robots, il est logique que nous acceptions d’être remplacés par ces machines plus performantes que nous.

C’est cette trajectoire historique qu’illustrent nos 12 cartes postales contre la robotisation de l’espèce humaine.

Puisque nous avons accepté, aux Temps modernes, le travail déshumanisé des chaînes d’usines, des caisses de supermarchés ou des laboratoires de recherche, le puçage électronique des êtres vivants, la réduction de notre identité à un matricule, la fabrication d’êtres humains en éprouvettes, la rationalisation industrielle de l’extermination, nous accepterons que des robots nous remplacent dans ces tâches, dans le pilotage global de nos vies machinisées, et finalement dans l’existence elle-même. Robots de compagnie, de combat, industriels, identité numérique et biométrique, gestion des flux et des stocks d’humains réifiés.

Tant qu’on nous réduira à l’état de robots, les robots nous réduiront à néant.

(1) cf Vaucanson, ou le prototype de l’ingénieur

(2) Le Daubé, 30/05/06


En échantillon, trois des douze cartes postales.

Pour commander votre paquet de 12 cartes, envoyez un chèque à l’ordre de Service Compris, et votre adresse, à :
Service Compris, BP 27 - 38172 Seyssinet-Pariset cedex
 1 paquet : 5 euros + 1,40 de frais de port = 6,40 euros
 2 paquets : 8 euros + 2,30 de frais de port = 10,30 euros
 3 paquets : 12 euros + 2,30 de frais de port = 14,30 euros