Parution du Manifeste des Chimpanzés du futur contre le transhumanisme, début septembre 2017. Voir ici

La revue Nature & Progrès consacre son dossier d’été 2016 à la critique « Du monde machine aux transhumains » avec :

 De la smart city à la smart planet – le parlement des choses (Tomjo)
 Vers une agriculture déshumanisée ? La robotisation destructrice de la culture paysanne (Jean-Louis Meurot)
 Du greenwashing chez les cyborgs – une post-humanité artificielle, au service d’une nature détruite (Antoine Costa)
 Co-évoluer avec la nature ou la reprogrammer ? (Guy Kastler)
 EGM : enfants génétiquement modifiés – reproduction artificielle et humanité à deux vitesses (Alexis Escudero)
 Réflexions autour du progrès – Nature et technologie : une cohabitation mouvementée (Clément Doedens)
 Transhumanisme et cannibalisme (Pièces et main d’œuvre)

On peut trouver la revue dans les magasins bio ou la commander (6 € 50) à :
Nature & Progrès, 13, bd Louis Blanc - 30100 Alès (Tél : 04 66 91 21 94).

Voici en introduction le texte de Pièces et main d’œuvre (pour lire le texte intégral, ouvrir le document en bas de page).

***

Un bon roman vaut mieux que de mauvais essais : pour saisir l’essence du transhumanisme sans vous perdre dans ses amphigouris, lisez Jack Barron et l’éternité, de Norman Spinrad, paru en 1969. Banalisé par les médias, les idéologues et les scientifiques, le transhumanisme n’est plus une abomination à combattre mais – au mieux- un phénomène à « réguler », comme la nucléarisation du monde ou la destruction de la nature. Ce projet d’anthropocide contamine les esprits parce qu’il dévale la plus grande pente où convergent les lignes de fond de l’ère techno-marchande : individualisme, consommation, anomie post-moderne, volonté de puissance, etc. On ne peut s’y opposer qu’en étant radicalement humain et à contre-courant des pesanteurs sociologiques (libérales-libertaires), qui nous tirent au plus bas niveau de l’espèce.

Le transhumanisme est l’idéologie de la technocratie à l’ère du capitalisme technologique : un ersatz de religion. Il sacralise la puissance extra-humaine que les hommes adoraient autrefois dans la nature, puis dans la figure divine. Pour rester humains, nous devons désacraliser la puissance quelles que soient les formes du culte ( animisme, poly ou monothéisme, transhumanisme, etc.). Ainsi fait Bernard Charbonneau dans un livre paru en 1963, Teilhard de Chardin, prophète d’un âge totalitaire (éditions Denoël). Ultime avatar du christianisme et du catholicisme, le teilhardisme est un syncrétisme typiquement jésuitique de science et de foi, mêlant sans vergogne deux ordres incommunicables, récupérant la théorie de l’évolution et la cybernétique pour aboutir à un univers-esprit-machine, conforme au « plan divin » : la noosphère. C’est un teilhardisme technologique typiquement américain que cette aspiration transhumaniste à télécharger son esprit sur le réseau internet, afin de « vaincre la mort » et la condition humaine.

Nous pouvons rire de ces délires comme de toutes ces calamités que l’Amérique nous a imposées depuis un siècle et que nous avons dû subir, après en avoir ri. Parce que c’était la « rançon du progrès », c’est-à-dire de la puissance. Parce que « l’américanisme », le capitalisme technologique, est un système. On ne peut en accepter un élément sans accepter l’ensemble. Ou nous pouvons revenir à nous-mêmes : la pensée, le passé, le rêve ancien de l’humanité (cf. Machines arrière ! Des chances et des voies d’un soulèvement vital).

(Pour lire le texte intégral, ouvrir le document ci-dessous.)

***

Lire aussi :
Pièce détachée n°68, Transhumanisme, du progrès de l’inhumanité
(voir catalogue)