« Natures artificielles » : cet oxymore nomme la fuite en avant technologique vers l’hybridation du vivant et de la machine. La contradiction entre nature et culture est réputée obsolète – la technologie l’ayant
digérée au profit de l’innovation économique. Naturaliser l’artifice technologique et nous acclimater à l’artificialisation de la nature, voilà le sens de cette expo présentée à la gare Saint Sauveur de Lille au printemps
2013. Son propos soit-disant « transgressif » n’étant qu’une pièce du discours officiel, les artistes ne font qu’esthétiser ces « transgressions » technologiques qui nous précipitent dans un « néo-milieu naturel » : le
monde-machine.

Certes, à toutes les époques l’art dominant est celui de la classe dominante, à des fins de célébration aussi bien vis-à-vis d’elle-même que des classes dominées. Le pouvoir se montre en beauté et manifeste par là même son génie. Ce que nous dit « Natures artificielles » et des milliers de manifestations semblables chaque année en France et dans le monde, c’est que nous sommes bien à l’ère technologique et dans la technosphère, dont la technocratie est la classe dominante.

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