Voici un an, le 10 février 2022, le président Macron annonçait un programme d’emballement nucléaire sans précédent depuis 1974, sous les gouvernements de Pompidou et Giscard d’Estaing. Depuis un an, nous tâchons avec nos amis de raviver la contestation anti-nucléaire qui fut – depuis l’après-guerre – la matrice de l’écologie radicale, mais cela ne plait pas à tout le monde.
Notre ami Jean Degoche nous aime bien, mais il nous a envoyé une lettre navrée. Il réprouve notre « fixette sur le nucléaire ». Bien sûr, lui aussi, dans sa jeunesse, a collé sur son combi VW le joli soleil dans la fleur de tournesol avec l’inscription « nucléaire non merci ». Et convenons que c’était un engagement hardi, même s’il n’est pas allé plus loin. Cela reste entre nous, mais jamais, depuis des décennies, nous ne l’avons vu dans les réunions et manifestations anti-industrielles. Il ne peut pas. Il veut « socialiser les industries de l’énergie », y compris l’industrie nucléaire qu’il s’agit de « se réapproprier ».
En fait, il s’inquiète terriblement pour Camille, son enfant trans, et pour « toustes ses ami-es » des Jeunesses Greta (« iel » est en « mutation » comme dit Preciado, mais nous ne savons pas de quoi vers quoi…. Une morille radioactive peut-être ? mais « sentiente »). Nous allons tous mourir grillés par ce joli soleil « antinucléaire », bien avant de mourir irradiés, et c’est un peu votre faute à vous, les écologistes radicaux, nous dit notre ami Jean.
Bref, c’est malheureux, mais il n’y a plus de retour en arrière possible. Les déchets sont là. Il faut bien en faire quelque chose ; à Bure, La Hague, ou ailleurs. Les générations futures (Camille et ses co-morilles), subissent déjà la cuisson climatique, leur problème est comment la réduire (le nucléaire), et se procurer des THS (traitement hormonaux de substitution) (voir l’article de Chloé, de l’UCL Grenoble, dans le n°334 d’Alternative libertaire, janvier 2023) Mais qui sait ? Peut-être que les effets mutagènes et tératogènes des rayonnements radioactifs, que l’on observe déjà à Tchernobyl et ailleurs, permettront aux morilles de faire d’une pierre, deux coups ; et de s’épanouir dans le nouveau corps correspondant depuis toujours à leur ressenti.

En attendant, nous avons tenté de répondre ici aux remontrances de Jean, et d’éclairer un peu les rapports entre le nucléaire et la volonté de puiscience - d’agir sur le monde et nous-mêmes comme maîtres et possesseurs.

(Pour lire l’article, ouvrir le document ci-dessous.)

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 Françoise d’Eaubonne à Grenoble
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