Thomas Piketty a publié en 2013 « Le Capital au XXIe siècle », blockbuster book aux Etats-Unis, best-seller seulement en France. Un pavé de 1000 pages consacré aux inégalités au sein du système capitaliste, qui a fait tressaillir d’aise la gauche américaine et internationale.
Si vous croyez au cannibalisme végétarien, vous croirez au capitalisme raisonné que propose Piketty.

Quentin Perez nous explique avec brio en quoi Piketty est à la fois un produit et un serviteur du système technicien. Les commentateurs se sont extasiés du travail de « collecte de données » réalisé par l’économiste. Quentin Perez montre que ce travail machinique (fourni par les ordinateurs) produit une pensée machinale (exprimée en séries statistiques) conforme aux nécessités de la planification et de la gestion optimisée du cheptel humain.
Piketty applique à l’économie les méthodes et préceptes de la cybernétique. Les big data sont l’avenir de la « gouvernance », à qui n’échappera plus aucune information, en vue d’un pilotage technologique rationnel des ressources (voire d’un impôt mondial, comme il le propose). Tout connaître, tout calculer, tout prévoir afin de tout maîtriser. En avant vers l’Etat technologique global, seule issue au chaos grandissant du système capitaliste.
Il n’y a plus de différence entre l’appareil technologique et l’appareil politique. Quand toute politique se ramène à sauver l’économie, la seule politique, c’est l’innovation technologique.
Piketty traduit en langage économique le dernier mot de la compétence technocratique.

Quentin Perez vit et écrit à Saint-Nizier-le-Bouchoux dans l’Ain. Il publie avec Roxanne Millier « Le Sabot », un bulletin de résistance à l’industrialisation des campagnes.

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