Nos lecteurs se souviennent des Chimpanzés du futur et de leur sabotage du premier (et dernier) pseudo-forum de la Biologie de synthèse en avril 2013 (voir : La révolte des Chimpanzés du futur). Ils ont peut-être oublié les coupables de cette opération d’acceptabilité ratée, mandatés par la ministre de la Recherche Geneviève Fioraso pour « désamorcer les craintes » de l’opinion. Parmi ces promoteurs de la vie synthétique figurait le biologiste François Képès, membre de l’Institut de biologie synthétique et systémique au Génopole d’Evry.

François Képès défend ses intérêts de chercheur dans un article du magazine Pour la Science de juin 2014. Un article qu’Andréas Sniadecki dissèque ici : « François Képès, rationalisateur des machines vivantes » (à télécharger ci-dessous).

Comme tous les ennemis du vivant - profiteurs cupides, ingénieurs en quête d’inventions « qui marchent », chercheurs en mal de toute-puissance - François Képès est animé d’une folie rationalisatrice. Il lui faut remplacer les voies de l’évolution (hasard, adaptation, lenteur) par les procédés industriels : standardisation, automatisation, accélération - pour contrôler et dominer.

Comme les transhumanistes, Képès et ses complices biologistes synthétiques poursuivent la maîtrise totale. Selon l’idéologie postmoderne, qui baigne les laboratoires scientifiques aussi bien que les revues de sciences sociales et les alter-salons radicalistes, le donné est l’ennemi. D’ailleurs, il n’existe pas. Rien ne doit échapper à la volonté, au désir, au choix, de l’homo rex, quels que soient les désastres de ces puériles exigences pour les milieux naturels, la survie de l’espèce et son humanité.

De l’extradition vers le post-humain enfin débarrassé du donné biologique, il sera question les 20, 21 et 22 novembre 2014 lors du premier colloque transhumaniste international organisé à Paris. « TransVision 2014 » rassemble les promoteurs internationaux du post-humain : Natasha Vita-More, Audrey de Grey, James Hugues, Miroslav Radman, Laurent Alexandre, parmi les plus connus. L’événement est co-organisé par Technoprog, la branche française (de gauche) des transhumanistes, avec les associations Traces et fiXience, spécialisées dans l’acceptabilité des technosciences. On y retrouve les manipulateurs de « L’Arbre des connaissances », qui acclimatent les jeunes à leur futur augmenté dès le plus jeune âge, et dont le fondateur Ali Saib n’est autre que l’organisateur du pseudo-forum de la Biologie de synthèse d’avril 2013.

On voit que la convergence technologique n’est pas un vain mot. Ce que prépare François Képès avec ses « machines vivantes », c’est la technosphère dans laquelle fonctionneront les humains-machines.

Andréas Sniadecki, lui, nous propose rien moins que cette énormité réactionnaire et nostalgique : revenir en arrière.

Retrouvez-le sur http://sniadecki.wordpress.com/

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François Képès (debout sur la table, à droite), tente de rationaliser des machines vivantes lors du pseudo-forum sur la Biologie de synthèse (avril 2013) :