Vous dirait-il d’assister à un complot en direct ? A un complot, c’est-à-dire à « un projet concerté secrètement contre la vie, la sûreté de quelqu’un ou contre une institution » (dictionnaire Le Robert).

Les comploteurs ? Claude Guéant, ministre de l’Intérieur ; Eric Ciotti, député UMP, président du Conseil général des Alpes maritimes, rapporteur pour la commission des lois de la LOPPSI 2 - loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure ; Xavier Raufer, de son vrai nom Christian de Bongain, criminologue et ancien d’Occident ; des préfets ; des parlementaires ; des hauts responsables de la police ; un général d’armée cinq étoiles ; Olivier Darrason, le président du conseil d’administration de l’Institut des hautes études de la défense nationale.

Leurs complices et « partenaires » ? SFR, IBM, Safran-Morpho, l’Imprimerie nationale, Xiring, SAP, Secuneo et le Syndicat national des entreprises de sécurité - bref, l’industrie et l’administration du contrôle, de la surveillance et de la contrainte.

La date, le lieu, les circonstances du complot ? Le 22 mars 2011, un mois seulement après l’adoption de la LOPPSI2, lors des « 4e rencontres parlementaires sur la Sécurité » organisées à la Maison de la chimie à Paris sur le thème : « Sécurité et services : quels besoins ? Quelles réponses technologiques ? »

Les cibles du complot ? Vous, nous, tous. La sûreté des citoyens et résidents de ce pays soumis à un nouvel assaut de l’appareil techno-sécuritaire. Ce document n’est pas littéralement secret. Pour l’avoir, il suffit juste de savoir que ces « rencontres » ont lieu ; que des actes sont disponibles, moyennant finances, sur commande auprès de la boîte de com’ M&M Conseil, spécialisées dans ce genre d’événements. Puis, de vous acharner à les obtenir. Bon courage et bonne chance.

Nous vous les offrons ici bruts et in extenso. A vous de reconnaître les « pistes » de la future LOPPSI 3.
Pour une mise en bouche, voici Eric Ciotti, le « monsieur sécurité » de l’UMP, dans son discours d’introduction : « Les technologies représentent d’abord de nouveaux outils au servce de la sécurité. Nous venons d’adopter la LOPPSI. L’un des objectifs principaux assignés à cette loi d’orientation et de programmation pour 2008-2013 vise naturellement à s’inscrire dans cette problématique. La modernisation de l’organisation de nos politiques de sécurité s’appuie naturellement sur les nouvelles technologies. »

Tout naturellement, ses invités se félicitent des dernières avancées scientifiques : scanner corporel, papiers d’identité biométriques, vidéosurveillance, lecture automatisée des plaques d’immatriculation, logiciels de « rapprochement judiciaire », « fichiers d’analyse sérielle », extension du fichier des empreintes génétiques qui n’est, selon Guéant, « que la modernisation du fichier des empreintes digitales, avec la pleine utilisation des technologies les plus modernes ».

Affirmer que la technologie est la continuation de la politique et de la guerre par d’autres moyens vous semble exagéré ? Vous doutez du lien entre innovation technologique et progrès de la police des populations – de « l’organisation rationnelle de l’ordre public » ?
Vous pensez que les opposants à la tyrannie technologique, les luddites, les anti-technosciences se jouent des films d’épouvante ?
Lisez les propos de nos comploteurs et repensez-y à deux fois.

(Pour lire le document, cliquer sur l’icône ci-dessous.)

PS : par ailleurs, le CEA vous invite à perfectionner ses systèmes biométriques en donnant vos empreintes digitales. Pour télécharger le formulaire de consentement à remplir par les donateurs, et bien sûr, le courrier d’accord de la CNIL : http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=326