Depuis la manifestation contre Minatec, le 1er juin 2006, les services de com’ et officines d’acceptabilité des nanotechnologies tournent à plein régime. A peine le CCSTI de Grenoble a t-il rangé son exposition "Nanotechnologies, les vertiges de l’infiniment petit" que la Cité des Sciences et de l’Industrie de Paris déballe la sienne.

Heureusement le groupe Oblomoff qui rassemble de jeunes chercheurs, des étudiants et des chômeurs , s’est invité lundi soir à l’inauguration pour distribuer les textes présentés ici, et relever une ambiance quelque peu lugubre.

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Inauguration de l’expo Nano à la Cité des Sciences :
le groupe Oblomoff gâche (encore) la fête

A l’occasion de l’inauguration de l’exposition « Nanotechnologies » à la Cité des Sciences et de l’Industrie, chercheurs, industriels et acteurs politiques se sont réunis lundi 19 et mardi 20 mars pour « débattre » des enjeux et des risques des nanotechnologies. La tribune rectangulaire faisant office de « table ronde » se composait presque entièrement d’apologistes de cette nouvelle vague industrielle imposée et de professionnels de l’acception sociale des nouvelles technologies.

Dans le climat d’attente fiévreuse précédant l’arrivée du ministre délégué à l’Industrie, François Loos, les dernières heures de la séance de conclusion furent ubuesques. « Il ne nous reste plus qu’un quart d’heure pour les libertés individuelles » lance le médiateur au micro, tandis que Philippe Lemoine, de la CNIL, concède que l’étiquetage des produits nano n’est concrètement pas faisable, mais que les consommateurs devraient pouvoir télécharger directement des informations sur les produits grâce à leurs téléphones portables (sic !).
Commence ensuite la dernière session, fallacieusement intitulée « débat public » : les invités officiels rendent leurs conclusions sur l’état de l’opinion, les 200 spectateurs ne sont pas autorisés à intervenir. Séance d’autocongratulation et de paternalisme : « nous avons été surpris de voir que le public pouvait avoir des opinions éclairées » note Marc Lipinski, vice-président de la région Ile de France. « Il a fallu laisser de côté les propositions trop radicales consistant à se demander s’il ne fallait pas tout arrêter », note Jean Caune, vice-président de l’Agglomération grenobloise, « d’ailleurs, c’est impossible, puisque les recherches scientifiques et industrielles sont déjà plus que lancées. » Merci de cette confirmation : c’est la raison pour laquelle les opposants avaient boycotté ces débats citoyens, lancés à Paris et à Grenoble depuis 2005 suite à l’occupation du chantier de Minatec, à Grenoble.

Arrivée du ministre, entrée des journalistes et des vigiles. Chacun ajuste sa cravate - plus de temps pour faire intervenir le public, tant pis. François Loos s’avance à la tribune…et un membre du groupe Oblomoff prononce la déclaration suivante :

« Monsieur le nano-ministre,
Mesdames, messieurs leurs sous-fifres,

A l’heure où les méfaits engendrés par la croissance économique sont flagrants,

A l’heure où les candidats à la présidentielle rivalisent en génuflexions devant la technoscience, censée pallier un désastre écologique et humain qu’elle n’a jamais cessé d’engendrer,

Après nous avoir fourgué le nucléaire, les pesticides, l’amiante, les ondes électro-magnétiques, les biotechnologies (OGM et consorts),

Après avoir organisé autant de débats pseudo-démocratiques qu’il y a de chercheurs-collabos mobilisables,

Après avoir tout misé sur la poltronnerie et la malhonnêteté des journalistes pour vanter une camelote à laquelle vous n’entendez rien, si ce n’est le cliquetis de la machine à sous,

Après avoir matraqué des manifestants pendant quarante ans, de Malville à Grenoble,

Sachez que nous sommes toujours plus nombreux à refuser la poursuite du Développement économique et de la Recherche, mots d’ordre creux d’un futur sans avenir.

Sachez que ce consensus factice, coûteusement entretenu au prix de nos vies, trahit sans équivoque la débandade pitoyable de technocrates désaffectés.

Sachez que vous ne représentez rien. »

Au même moment, une large banderole est déployée devant la tribune : « Le futur triomphe, mais nous n’avons pas d’avenir ».
Huées, insultes ou interrogations. Beau gâchis en tous cas : les petits-fours auront un goût un peu âcre.

Présentation :
http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/college/v2/html/2006_2007/cycles/cycle_252.htm

Groupe Oblomoff.

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