Nous publions sur cette page le communiqué des éditions Le Monde à l’envers (ci-dessous et à télécharger) à propos de l’agression qu’elles ont subie, avec Alexis Escudero, au salon des éditions libertaires de Lyon le 22 novembre 2014 ; ainsi que deux réactions de témoins de la scène (à ouvrir ci-dessous).

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Dans les milieux libertaires et anticapitalistes, la pub et les opérations de marketing agressif ont mauvaise presse. Au salon des éditions libertaires de Lyon, ce samedi 22 novembre 2014, les éditions Le monde à l’envers n’ont pas hésité à employer les grands moyens : treillis, rangers, mégaphone, insultes, coups au visage, menaces de mort, pour assurer la promotion de leur dernier ouvrage : La reproduction artificielle de l’humain.

Le salon ayant invité Alexis Escudero à présenter son livre, ses éditeurs ont embauché une équipe d’une quinzaine d’intermittents du spectacle pour jouer les trouble-fêtes, créer le scandale, et faire le buzz. L’agence d’interim lyonnaise CGA & Cie fournit un casting de premier choix : des acteurs et actrices virils et agressifs.

Le spectacle est parfaitement réglé. A l’heure du débat l’équipe de choc se précipite vers la salle. Elle brandit mégaphone et drapeau, tape contre les murs, et interdit physiquement l’accès de la salle au public. Un tract est
distribué qui travestit Escudero en homophobe réactionnaire anti-IVG. Pour donner plus de crédit à la prestation, un des éditeurs reçoit des coups au visage. Ses lunettes volent. Les insultes fusent à destination des personnes souhaitant écouter l’auteur. Elles sont priées de « fermer leur gueule ». Pour faire monter la sauce, une plaquette promotionnelle est également distribuée : L’art de donner toujours tort à Alexis Escudero, par Arthur Shopenhanar (à télécharger ci-dessous). Cette partie du spectacle dure 15 minutes, à l’issue desquelles la conférence est annulée par les organisateurs. La performance se poursuit dans la salle principale.

Escudero et ses éditeurs se rendent à leur stand, stratégiquement positionné au centre du salon. Roulant fièrement des mécaniques les intermittents se groupent devant la table pour un flash mob musclé, et exigent, comme convenu, le départ d’Alexis Escudero. Celui-ci refuse, comme convenu. Les baladins redoublent d’efforts. Menaces de mort. Insultes. Empoignades. Des appareils photos sont dégainés ; Escudero et ses éditeurs abondamment photographiés. Des individus choqués par ces méthodes s’interposent courageusement pour éviter un lynchage de l’auteur, et traitent nos comédiens de staliniens. Nos fiers à bras tentent à plusieurs reprises de projeter la table sur Le monde à l’envers.

Pendant ce temps, dans le reste du salon, les ventes continuent. Les organisateurs bernés par la qualité du happening sont désemparés. Faut-il demander à l’auteur qu’ils ont invité et qui n’a pas pu parler de quitter les
lieux, ou assumer leur choix politique et chasser la meute des perturbateurs ? Divisés, ils choisissent de ne pas choisir. Soucieux de ne pas prolonger leur malaise, et jugeant notre opération de com’ réussie, nous faisons un signe discret à nos saltimbanques. Après plus d’une heure de spectacle, ils quittent les lieux en déclarant « Escudero on te retrouvera ».

Vous aussi, retrouvez Alexis Escudero chez tous les bons libraires.
Alexis Escudero, La reproduction artificielle de l’humain, Le monde à l’envers, 230 pages, 7€

Les éditions Le monde à l’envers, Grenoble, 22/11/14

PS : Un grand merci à nos intermittents :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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